mardi 7 avril 2009

belle galerie en plein air


Il est quinze heures sur l’avenue Peytavin, en plein cœur de Dakar. Ici, un soleil de plomb règne en maître. Sous l’ombre des grands arbres qui surplombent les lieux, sont installés des vendeurs de produits artistiques. Ainsi, tout au long des trottoirs, des tableaux d’art de peinture « sous verre » colorés, sont exposés. Ces galeries en plein air sont tenues par des jeunes qui sont pour la plupart artistes. Saliou Sène, l’un d’entre eux, mène depuis neuf ans cette forme originale d'expression artistique. Marié, père d’un enfant, M. Sène a quitté les bancs de l’école après son échec au baccalauréat, en 1995. Il a alors suivi une formation en Transit dans une école de la place. Diplôme en poche, il a effectué un stage de quelques mois au Port autonome de Dakar, mais sans réussir à décrocher un contrat de travail. En 2000, il a donc décidé de se lancer dans l’art, qui a toujours été sa passion. « La peinture sous verre au Sénégal, explique-t-il, a débuté il y a une soixantaine d’années, avec le retour des premiers pèlerins de La Mecque, qui au cours de leur pérégrination par bateau se procuraient les tableaux du genre. » renseigne t-il. Il ajoute que c’est « grâce au travail des doyens comme le défunt Gora Mbenge et M. Sall de Rufisque, que cette forme d’art a pu se pratiquer au Sénégal ». Aujourd’hui, la nouvelle génération est composée de jeunes, formés dans des écoles traditionnelles comme celle de Rufisque, ou de peintres issus de l’École des Beaux-arts de Dakar.
La clientèle est constituée en grande partie de touristes étrangers qui, selon ces vendeurs, sont plus intéressés par l’art que les Sénégalais. « Nous, en Afrique, nous sommes plus préoccupés par la satisfaction des besoins primaires. Nous n'avons pas la culture de l’art », déplore cet autre vendeur, dont le stand est situé de l’autre côté du trottoir. Pour lui, ces touristes qui viennent de tous les coins du monde, passent les voir parce qu’ils veulent quelque chose de typiquement africain. En effet, sur ces tableaux, l’étranger peut apprendre l’histoire du Sénégal ou le quotidien de ses habitants. Les œuvres représentent de grandes figures de la résistance anticoloniale (Lat-Dior, Aline Sitoé Diatta, Maba Diakhou Bâ, etc.) et des confréries (Cheikh Ahmadou Bamba, El Hadj Malick Sy, El Hadj Omar Tall, etc.). Des scènes de vie, des paysages, des villages, des "cars rapides", des Linguère (princesses wolof), l’île de Gorée et beaucoup d’autres sites touristiques constituent également les thèmes de ces peintures.

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