samedi 30 mai 2009

ambulants

La crise financière, l’une des causes du boom de marchands ambulants à l’avenue Ponti

Grâce à la mondialisation de la crise financière, on assiste au Sénégal à l’augmentation massive du nombre de marchands ambulants dans la capitale sénégalaise. Tôt le matin, des jeunes venus pour la majorité de la banlieue dakaroise ou des quartiers populaires sillonnent le centre ville. Parmi les coins fréquentés désormais par les marchands ambulants, il y a l’avenue George Pompidou ex william Ponti. Celle-ci est finalement devenue un lieu qui accueille de nombreux jeunes à la recherche d’une vie meilleure.

Il est 14 heures pile. Une chaleur accablante règne à l’avenue George Pompidou plus connue sous le nom de William Ponti. Cette avenue qui se trouve en plein centre ville de la capitale sénégalaise est assaillie ces temps ci par les marchands ambulants. Ces jeunes venus pour la plus part des quartiers populaires de la capitale y font désormais leurs petits commerces. Sacs aux dos, casquettes sur les têtes, C D piratés, parfums, cartes de recharge, autocollants, foulards de têtes, lunettes de soleil, nappes de tables entre les mains, ils abordent les piétons et les véhiculés. Ces gens qui n’ont pourtant pas appris le marketing excellent bien dans ce domaine et savent comment aborder et convaincre les clients. « Madame ce foulard est à vous, je vous le donne à un bon prix 1000 franc seulement et en plus la couleur rose fait sortir votre noirceur d’ébène » me lance un homme d’une trentaine d’années. Courte de taille, teint noir, l’homme en question était sur le point de mettre sa marchandise sur mon sac entrouvert, une façon de me forcer son foulard rose clair. » « Non merci répondis-je en traversant le talus pour aller à l’allée gauche de l’avenue qui était beaucoup plus animée. Mais pourquoi l’avenue William Ponti est subitement devenue un « marché » pour ambulants ? « La crise financière est passée par là », me répondit Pape Kane, marchand ambulant de son état. Teint clair, un peu élancé et 25 ans environ, le résident de « Keur Massar » (un quartier de la banlieue dakaroise) soutient « avant cette crise financière, j’allais en Gambie et au Mali acheter des marchandises divers tels que les savons et les tissus que je plaçais par la suite auprès des commerçants revendeurs. Grâce aux bénéfices récoltés, j’arrivais convenablement à subvenir à mes besoins et à ceux de ma famille. Mais maintenant je suis obligé de parcourir les artères de la ville pour vendre des chaussettes qui d’ailleurs ne rapportent quasiment rien ». Un autre homme d’une vingtaine d’année à peine court derrière une 4 x 4 de couleur marron, deux pairs de lunettes entre les mains mais hélas la voiture ne s’est pas arrêtée. Désespéré il s’arrête un instant pour reprendre le souffle. Interpellé sur les faits, le jeune homme affirme : « je me bats comme vous le voyez de toutes mes forces pour vendre. Je persiste et signe c’est la crise financière qui est à l’origine de mes malheur parce que avant c’était mon frère qui vit actuellement au Portugal qui était en charge de la famille mais maintenant, il n’envoie plus de l’argent alors mes frère et moi sommes obligés de travailler pour aider les parents et c’est dur, dur, dur les gens n’achètent plus grand-chose parce qu’ils n’ont plus d’argent ou peut être qu’ils économisent le peu qu’ils leur restent. Son voisin d’à coté abonde dans le même sens. La trentaine bien sonnée polygame et père de quatre bouts de bois de Dieu a du mal à s’en sortir depuis que la poissonnerie dans laquelle elle travaillé a fermé ses porte. Désespéré et très déçu l’homme affirme : « j’ai perdu mon emploi à cause de crise financière. Etant chef de famille, je suis obligé de trouver la dépense quotidienne grâce à ce commerce qui franchement ne rapporte pas beaucoup ».
En tout cas l’avenue William Ponti est devenue avec cette pléthore d’ambulants un « marché ». Pape Kane, Sidi, Manuel entre autres assaille cette avenue chaque jour que Dieu fait cette avenue à la recherche de dépense quotidienne et ils continueront à l’assaillir tant que cette crise financière dure car ils croient dur comme fer que cette crise est à « l’origine de tous leurs malheurs ».

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire