Front des étudiants de l’université de Dakar : cailloux et lacrymogènes s’affrontent
Lundi, 04 mai 2009. Il est 10 heures. L’avenue Cheikh Anta Diop de Dakar est barrée. les étudiants de l’université du même nom affrontent les G MI. Dans ce lieu, l’odeur des lacrymogènes lancés par les hommes de tenue piquent les yeux de quelques passants. Quant aux étudiants, ils ripostent par des jets de pierres. Dans cette guerre farouche, les étudiantes ont pour rôle de ramasser les cailloux qui traînent dans l’université pour les donner ensuite aux étudiants qui en ont besoin. Les étudiants sont déterminer à aller jusqu’au bout pour qu’on leur paye. Ces étudiants qui sont en majorité en première année dans les facultés de droit et de lettres soutiennent que depuis le début de l’année ils n’ont pas vue l’ombre d’un centime contrairement aux nouveaux bacheliers orientés en faculté des sciences qui sont passés à la caisse depuis belle lurette. Dans cette grève tous les moyens sont bons pour anéantir sont adversaire. Les G M I lancent aveuglement les lacrymogènes. Ils visent tout ce qui se trouve au sein de l’université. Même les étudiants qui sont sur le balcon du pavillon A ne sont pas épargnés. Ces derniers qui ne font pas parti de la grève d’ailleurs sont spécialement venus pour soutenir, encourager leurs camarades et naturellement pour huer leurs ennemis communs : les G M I.
Tout au long du couloir de la mort des ordures sont jetées par terre par les étudiants pour empècher aux véhicules d’entrer à l’université. Au service médical le nombre de blessés touchés par les lacrymogènes augmente de plus en plus. De temps en temps, un étudiant jette une grosse prière à l’endroit du camp adverse et se réfugie rapidement derrière le mur qui sert de clôture à l’université. « Espèces de poltrons, vous n’avez qu’à nous faire face si vous êtes des hommes » lance un G.M.I dépité. « Lancez vos lacrymogènes, l’odeur qu’ils dégagent est très bonne, mieux encore elle (odeur) est efficace contre le rhume. En ce moment les hommes de tenue sont devenus tellement énervés qu’ils lancent sans arrêt les lacrymogènes. Parallèlement aux ex « pavillons des mariés » situés à quelques encablures de la petite porte de l’université, les pensionnaires qui sont uniquement des filles commencent à sortir de leur chambre pour fuir l’odeur des lacrymogènes qui les étouffaient finalement. L’une d’entre elles a été attrapée par les G.M.I qui se trouvait non loin des lieux. Ce dernier n’a pas hésité à la frapper prétextant qu’elle avait aidé les garçons dans « la collecte de cailloux ». Après avoir reçu des coups bien portés, la jeune fille, pieds nus, court dans tous les sens en pleurant amèrement. Une vingtaine d’étudiants apparemment fatigués se reposent sous un arbre à coté des ex « pavillons des mariés ». Pour supporter les lacrymogènes, ils brûlent des tas de pneus tout autour d’eux. Interrogés sur la tenue de ce front, les étudiants m’ont vertement avertie. « « Si tu es venue pour espionner mademoiselle, là tu es mal barrée » me lance l’un d’eux cailloux à la main droite et cigarette à la main gauche. « Non je suis une étudiante du CESTI et je suis uniquement venue m’enquérir de la situation. Mais vous n’êtes pas obligés de coopérer si vous ne le sentez pas », répliquais-je d’un ton tremblant. En ce moment je ne pouvais plus me tenir sur mes jambes. La chaleur du feu, ce soleil de plomb, l’odeur des lacrymogènes me fait mal. « Alors prouve nous que tu es bien une étudiante du CESTI ! », m’exige l’un d’eux. Après avoir bien vérifié mon laisser passer, l’étudiant le plus proche de moi soutient d’un ton ferme « nous sommes fatigués. Nous n’avons plus de quoi nous payer nos tickets. Les nouveaux bacheliers qui sont orientés en science sont passés à la caisse depuis longtemps, tandis que nous, nous sommes là à vivre la période des vaches maigres. Pourquoi deux poids deux mesures ? ». Un de ses camarades, le plus furieux d’ailleurs ajoute « maintenant, nous n’avons plus rien à perdre. Tant qu’ils ne nous payent pas ça sera ainsi ».
En tout cas la colère se lisait sur les visages de ces grévistes et leur message est clair : tant qu’ils ne perçoivent pas leur bourses, « le pire reste à venir »
Faty Ibra Dieng.
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essaies de publier tes articlees à temps car l'information est une denrée périssable.
RépondreSupprimerCe commentaire a été supprimé par l'auteur.
RépondreSupprimerbon courage !ton blog devient de plus en plus aléchant.
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